Remixeur pour Depeche Mode, Richie Hawtin ou Akufen, Thomas Brinkmann est aujourd’hui l’une des figures les plus respectées de la sphère électronique. Après une douzaine d’albums et une quarantaine de maxis à son actif, il continue d’expérimenter la matière sonore en injectant à son travail un coté diablement dansant. Une musique pour le corps et l’esprit, à l’opposé de ce qu’il nome la « gym club techno » destinée à « faciliter la digestion »…
Ancien étudiant section art à l’Académie de Düsseldorf, Thomas Brinkmann est une tête chercheuse qui n’a pas peur de bousculer les normes. C’est après avoir écouté les premières sorties du label Studio 1 (pionnier en matière de minimal techno) dirigé par Mike Ink (alias Wolfgang Voigt), au milieu des années 90, qu’il décide de se mettre sérieusement à la production. Il explore alors les possibilités du son en ajoutant un deuxième bras sur sa platine vinyle, ou encore en scarifiant ses disques à l’aide d’un couteau, ralentissant leurs vitesses de lecture pour créer de nouvelles textures et des atmosphères inédites qui trouveront une place de choix dans ses compositions.
Proche de ses compatriotes de Basic Channel, Mike Ink, et Pole pour ses recherches sonores dans le domaine du dub électronique / techno-dub, cet ancien chauffeur de taxi n’en reste pas moins un artiste versatile qui échappe aux étiquettes. Son dernier album (le 13ème), Lucky Hands, sorti sur son propre label Max Ernst, cristallise les différents aspects musicaux qui ont traversé sa carrière. On y retrouve son goût pour le dub, des structures et des textures sonores particulières, une escapade old-school jazz un peu à la manière d’Akufen, et un sens du groove minimal-funky unique rappelant les trois albums engendrés sous son pseudonyme le plus connu : Soul Center.
Il sera entouré durant cette soirée par le duo franco-allemand en vogue Duplex 100. Signés sur des labels comme Treibstoff, Initial Cuts ou Morris/Audio, ils joueront également en live, suivi d’un dj-set de Phil Stumpf, moitié allemande de Duplex 100.
Initialement publié dans le Batofar magazine.