Après seulement un an et cinq maxis catalogués sur son label modern love, le mancunien Andy Stott sort son premier album, varié, intimiste, deep, presque simple on serai tenté de dire. Car le point fort de Merciless est avant tout l’étonnante légèreté qui le caractérise (beaucoup de nappes et de sons “aériens”) rythmé sobrement d’une manière electro (majoritairement par une TR-808). On retrouve des sonorités qui avaient disparues des productions électroniques / dansantes depuis un petit moment : le piano et les violons sur la plupart des tracks. Dix titres variés, proches de l’univers de Lawrence (pour simplifier un peu les choses), au cours desquels on peut remarquer l’ouverture romantico-élegiaque (Florence) avec cette combinaison piano/violons et bass deep-house abstract, suivit par Edyocat, dans un univers deep très entraînant avec un joli solo de strings synthétiques à la mode Détroit (réitéré dans Hertzog) ; Détroit que l’on retrouve pour une délicate petite ballade techno syncopée (Hi-rise) qui n’est pas sans rappeler les premiers Derrick May ; une escapade dub (Blocked), et une déviation ludique, mais pas sans conséquence (Boutique). Enfin, le dernier morceau est une reprise accoustique piano/violons (je me répète ?) du classic Peace of mind originellement interprété par son ami Claro Intelecto (et qui a d’ailleurs signé lui aussi cinq maxis sur le label).
Bref, nous voilà en présence d’un bel album qu’il faut prendre le temps de découvrir car il réserve de bonnes surprises si lors des premières écoutes on sait être un poil patient. Evidement ce n’est pas ultra-carré-dancefloor, et c’est tant mieux. Car on en a marre d’écouter toujours la même electro-minimale un peu brouillonne et abstraite avec une place toujours plus réduite à l’émotion, quand ce n’est pas un morceau sur cinq qui est produit ou remixé par John Dahlbäck (le névrotique de la compo très/trop vite faite). Un peu d’espace, de liberté pour respirer ça fait du bien. Alors merde, lâchez vos certitudes si vous croyez qu’un bon morceau doit obligatoirement “claquer” ou être fait pour “retourner” avec une tonne d’effets ultra-technologiques. Pas la peine de s’étendre d’avantage.
On peut comparer ce disque à un bon film d’auteur indépendant qu’on est content d’avoir découvert, content de garder pour soi, ou de le faire seulement partager aux potes réceptifs qui sauront apprécier. Andy Stott, un artiste en pleine éclosion à ne pas perdre de vue.
Florence
Boutique