Depuis quelques années, avec la norme des Creative Commons qui permettent de protéger sa musique tout en la distribuant gratuitement via le web, les net labels se développent tranquillement en proposant des sélections de qualité exponentielle, voir exceptionnelle. C’est le cas de thinner (coté dansant) / autoplate (ambiant-folk-expérimental..) qui officie depuis quatre ans déjà. La 90° sortie est signée par un jeune munichois de 27 ans, Philipp Weigl, pour son premier album sur la structure virtuelle. Autant le dire tout de suite, avec ses huit titres, Monster est l’une des plus belles pièces de musiques électroniques sortie cette année. Les ambiances mélancoliques, délicates, oniriques et deep s’assemblent autour de structures techno, à la fois minimales et riches. On croise parfois un piano, une guitare, des violons, un fender rhodes, mais la particularité de la musique de Weigl est sa manière de chanter de courtes phrases mystérieuses, sortes de songes hivernaux qui laissent la porte ouverte à toutes les interprétations et autres égarements de l’esprit (“I found a letter in my bag that was written in a language that I don’t understand“). Des fragments d’expériences de la vie de tous les jours, des désirs inconscients, des absences retranscrites sur le papier, tous ces éléments issus d’horizons existentiels divers trouvent leur cohérence dans leur apparente simplicité, détachée des sens communs de la réalité. A partir de ce point, chacun écrit sa propre histoire en naviguant au hasard des titres du Monstre, catalyseur d’émotions romantiques sujettes à l’évasion, au plaisir d’exhumer certains vieux démons du Spleen, aussi loin que notre imaginaire est capable de nous porter.

Wraped

Save