A l’occasion de la sortie du nouveau mix de The Hacker A.N.D. N.O.W., Uwe avait préparé autour du français romantique et sombre, une petite fête (de 600 personnes) au Cabaret Sauvage, samedi 22 Avril. Trois guests apparaissant sur la compilation étaient présents : Dj Hell, Kiko, et surtout le mystérieux Sleeparchive pour un live techno minimal assourdissant. Une soirée en demi-teinte, rehaussée par le mix The Hacker, et la fabuleuse prestation de Sleeparchive.
Arrivé à 1 heure du matin, l’ambiance est cool. Pas trop de monde dans ce grand espace situé dans le parc de La Villette. Kiko, l’un des copains de longue date du grenoblois The Hacker joue deep techno avec le classic Groove la chord d’Aril Brikha. Puis l’atmosphère tourne très vite italo-disco, dark italo-disco, electro-disco, et ne bougera plus d’un carat jusqu’à 1h30, la fin de son set. Une bière à la main, j’attends patiemment le live du tant attendu Sleeparchive. Artiste berlinois discret, 5 maxis au compteur sur son propre label éponyme en 2 ans, on l’avait découvert en France grâce l’excellent mix de Jennifer Cardini, Lust, sorti l’an dernier. Depuis quelques temps maintenant, il sort un peu de sa réserve avec ses remixes pour des artistes comme Monolake ou Modeselektor sur b-pitch. Son dernier maxi, Radio transmission, est sorti au mois de février et fait déjà l’unanimité au près des grands djs. Son style est vraiment spécial, avec un son qui ne ressemble à aucun autre. Beaucoup d’ailleurs émettent des jugements trop hâtifs, arguant que ce n’est qu’un imposteur qui essaye de faire du neuf avec de veilles sonorités. Car oui, les sons utilisés sont les mêmes qu’il y a 10 ans dans la techno minimale, à la différence que lui crée une architecture sonore impressionnante, brillante, ciselée, dont tous les éléments sont hyper travaillés pour obtenir un univers synthétique et minimal extrêmement précis, expérimental et rythmé.
L’enchaînement entre les deux hommes est quelque peu délicat. Après l’electro vocal-sexy de Kiko, Sleeparchive enchaîne directement sur un énorme bruit blanc style aspirateur détraqué, supplanté par un beat techno ascétique auquel s’ajoute divers effets “outer-space”, laissant de marbre les fashion girls qui ne savent plus comment jeter leur jambe. Mis rapidement dans l’ambiance, un profond voyage hypnotique démarre. Pas de mélodies, beaucoup de bleeps, des boites à rythmes old-school malmenées par des effets barrés et parfois syncopés, ce live est vraiment un pur bonheur à écouter. Peu de sons sont utilisés, mais d’une manière minimale et millimétrée. Des sortes de bleeps planants, des breaks de bruit rose, blanc, brun, qui parcourent l’espace de droite à gauche, rappelant même à un moment le souvenir traumatique de la fraise du dentiste. Bref un son extrêmement difficile à expliquer avec des mots, surtout lorsque c’est pour exprimer le plaisir que l’on prend à son écoute. A un moment, il se permet même une petite escapade à la manière house minimale de Chicago que le public semble apprécier à sa juste valeur. L’heure passe extrêmement vite et Sleeparchive termine son live de façon abrupte par une foret de bruits colorés sous les acclamations (méritées) de la foule. Du grand art !
Dj Hell fait alors son apparition dans l’ombre et pose un premier disque qui assure une bonne liaison avec le Rej de Âme. Mais la joie et l’enthousiasme suscité par son prédécesseur retombe malheureusement très vite. En effet, le gigolo le plus connu de la planète nous livre à la va-comme-j’te-pousse un mix sans grande joie, tabassant sans finesse durant 1H30. Un moment de répit nous est quand même accordé grâce au superbe Falling up de Theo Parrish remixé par Carl Craig. Pas grand-chose de plus à dire si ce n’est qu’arrive enfin à 4h (il était temps !), le pilier de cette soirée The Hacker, qui réussi en deux disques à rassembler tout le monde sur un dance-floor meurtri par le teuton.
Service maximum garanti, avec en entrée sûrement un de ses nouveaux titres, enchaîné avec l’acidifiant Growth de Gérôme Sportelli. Comme d’habitude le mix est excellent, varié et énergique, parfaitement dans le style romantique sombre du dauphinois : electro-techno-dark-new-wave, synthétic-pop, revival rave-dance-EBM, le tout mixé d’une main de maître. 5 heures du mat’, il y a encore du monde et du gros son, mais c’est déjà l’heure pour moi de rentrer. Cette soirée fut assez mitigée, et l’apparition de Sleeparchive au milieu d’une ambiance electro clubby était un peu étrange, mais tant pis car on a quand même passé un moment d’exception en sa compagnie, et terminé en beauté avec The Hacker. A.N.D N.O.W., il ne reste plus qu’a découvrir cette nouvelle compilation qui s’annonce, au vu du tracklisting, explosive.
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