…en boutique pour éviter des dérapages à la revente ?
Ce matin je regardais quelques informations à propos du talentueux producteur de dark techno minimale caverneuse Mike Parker. En scrutant sa discographie sur Discogs, je suis retourné sur le label Aquaplano (emmené par Donato Dozzy), juste par curiosité pour voir la côte de l’une de mes dernières acquisitions (l’excellent Aquaplano Ltd 02). Bigre, au bout d’un mois après sa sortie on le trouve déjà à 25 euros. Mais le pire est le reste du catalogue. Six disques sont dispo à la vente en seconde main, le D. Dozzy & Nuel – Aquaplano 1111 qui est à 65 euros, et alors le grand n’importe quoi, l’Aquaplano 000 signé des deux mêmes artistes et sorti seulement en juin 2008 oscille entre… 350 et 500 euros !!
Il faut vraiment arrêter le délire. Surtout ce qui m’énerve le plus, c’est que pour tous leurs efforts, les artistes ne verront jamais le moindre €€€ de ces transactions (si elles se font un jour, les pseudo-vendeurs peuvent toujours rêver à ce prix-là).
J’avais lu un débat sur un blog anglophone il y a quelques mois (j’ai vraiment zappé lequel sorry), expliquant que des artistes comme Theo Parrish ou Moodymann, voyant l’inflation gigantesque sur certains de leurs disques en occaz’, ont / vont / ou seraient tentés de vendre leurs galettes plus chères en boutique, afin d’éviter que l’amateur lambda qui ne squatte pas les arrivages des boutiques de disques ou e-shops toutes les 12 heures pour être sûr de ne rien louper, ne se retrouve pas obligé d’acheter un disque sorti depuis seulement trois mois mais déjà sold-out, obligatoirement en second-hand sur Discogs ou e-bay, deux ou trois fois le prix initial (plus les frais de port).
Vendre certains disques (ceux susceptibles de subir l’inflation, comme les limited runs à 150 copies par exemple) plus chers pour éviter que des margoulins fassent du business sur le dos des artistes est-il une solution ? Cela ne risque-t-il pas d’impacter les ventes initiales également ?
Je me pose la question et sollicite vos avis.
Le dérapage vient de la rareté, les gars qui font des limited runs le font pour que une partie des gens achètent leurs disques dans le but de les revendre plus cher. Ils ont juste à en presser plus et il n’y aura pas de spéculation. Le vendre plus cher n’empêchera pas la spéculation mais donnera plus d’argent aux artistes.
Ensuite les mises en vente très chères ne veulent pas dire que des gens les achètent, c’est peut-être un buzz marketing pour faire de la pub gratos car les blogs en parlent ;o)
Je vais sûrement dire une connerie, mais il suffirait pas que les artistes pressent un peu plus de disques, ou rééditent?
Ca éviterait aussi la galère des gens qui cherchent pas forcément toutes les 12h comme tu dis et qui pourraient s’en procurer, en plus d’augmenter mécaniquement la rémunération des artistes.
A partir du moment où un disque est rare et apprécié, il est automatiquement cher, quoiqu’il arrive, c’est le mécanisme de marché le plus simple du monde.
Si on a lu le même article c’était celui-là http://infinitestatemachine.com/2010/12/02/how-much-is-too-much-to-pay-for-a-newrecord/
Personnellement je pense que vendre des disques plus cher ça peut éviter une inflation à court terme, peut-être même que ça peut permettre aux disquaires et aux e-shops de garder du stock un peu plus longtemps, même sur des sorties limitées à peu d’exemplaires. Je ne pense pas que ça impacte les ventes initiales, parce que les disques des artistes susceptibles de faire ça se vendent en général très bien.
En revanche si on regarde dans 2-3 ans les prix en seconde main de ces disques rares, ils seront à mon avis toujours exorbitants. Mais bon comme l’objectif c’est que le surcoût des disques NEUFS revienne aux artistes, je trouve que c’est plutôt une bonne idée. Le risque c’est que les “margoulins” dont tu parles les vendent encore plus chers, et là tout le monde sera perdant.
Wow ! j’ai un vynil qui vaut au minimum 350€ !!! (cadeau d’anniversaire) Oui j’ai le aquaplano 000 qui est une tuerie.
Ensuite le pressage limité. Hormis lorsque le label a très peu de moyens financiers pour presser des disques, je ne cautionne pas du tout cette facon de faire. Justement à cause de cet effet de bord mais aussi parce que la musique est faite pour être écoutée par le plus grand nombre d’auditeurs intéressés. La jouer confidentiel, “on est entre ceux qui savent” ca me gave. Sinon autant ne pas l’éditer et garder le track sur un disque dur et l’oublier.
La jouer Sandwell District, Omar S ou Donato Dozzy (précisément son album ambient “K”), je trouve ca ridicule. Et Dieu sait si je suis amoureux des prods de ces artistes.
Il est fini le temps de la jouer UR / Basic Channel.
La construction de leur “non image” était une réaction au Star System mis en place par le rock. Et le but était de redonner sa vraie place à la musique. Faut arreter le délire “chuis un artiste maudit qui vit en marginal”.
Et effectivement vendre plus cher la poignée de copies changera une chose. Le prix à l’occasion s’envolera encore plus. Tout le contraire de ce que les artistes veulent.
En effet, comme il a déjà été écrit plus, tout cela répond à la seule et unique loi économique qu’il faut connaitre et d’ou tout découle : la loi de l’offre et la demande.
Peu d’offre, beaucoup de demandes : les prix flambent.
Peu de demande, beaucoup d’offres : les prix stagnent voire baissent.
Etonnant que ces artistes qui parfois dirigent des labels tiennent ce discours.
La solution est et sera toujours : presser plus de disques. En plus si ils se vendent. ca rémunèrera forcément l’artiste.
Le disque ne “vaut” pas 300euros.
Certaines personnes essaient de le vendre à ce prix la, mais a ne va pas plus loin.
Toujours à propos de ce fameux Aquaplano000, si je regarde dans la partie “sales history” voila ce que je trouve:
Sales History
Highest: €28.87 (VG+)
Lowest: €8.08 (M)
Average: €16.48
Median: €14.99
Personne n’a donc payé plus de 28.87euros ce disque…
On est bien loin des 200-300euros demandés par certains, et qui ne seront jamais vendus!!!
Bien vu Nicolas. Effectivement il est judicieux de regarder l’historique des ventes pour avoir une opinion un peu plus éclairée, et voir à quel point dans certains cas les appétits de certains sont grands (voir comiques). Payer plus de 100 euros pour un disque électronique récent (et peut-être même pour n’importe quel disque) est un non-sens total, à moins d’avoir de très gros moyens et de s’en foutre complètement (ce qui doit représenter 0,01 % des amateurs ici-bas). Tout de même le Aquaplano 1111 est parti à 65 euros, ce qui représente déjà une belle somme.