[En + Fr] Microniks – Feb. 2010

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Nouvelle cargaison mensuelle de b² (beats & bits) orientée techno, electronica, ambiant, K7 et RSS. Go !

*N’oubliez pas que le son d’un cd, ou mieux encore d’un vinyle, n’a rien à voir avec des mp3 sur-compressés par les traitements de Youtube. Si vous le pouvez, achetez vos disques en vinyle pour profiter d’un son percutant et chaleureux, et ne laissez pas votre qualité d’écoute s’appauvrir avec des mp3 sans punch et fades. Vous en profiterez pleinement maintenant et ne le regretterez pas à l’avenir.

Jacob Korn – Supakrank (dolly)

Original mix works : hybrid mutant-house with a synth touch a la Redshape. 7/10

Nouveau label berlinois bien mystérieux, Dolly est en fait le petit bébé de la djette Steffi, bien connue des aficionados du Panorama Bar où la belle est résidente. A la base ce maxi ne devait être pressé qu’à 300 exemplaires (au grand dam de son distributeur). Mais heureusement (enfin, façon de parler), il y a eu comme un petit souci sur l’impression du macaron. Malgré le fait que ce disque ne dispose d’aucune pochette et ne comporte que douze mots, le graphiste a réussi l’exploit de se tromper dans l’écriture du nom de l’artiste Jacob Korn en remplaçant le K par un C. Imaginez la tête de l’intéressé… Du coup ce qui ne devait être qu’un one shot sans repress (ni distrib digitale), s’est vu ressortir, cette fois avec le bon nom et un changement de couleur pour distinguer les deux versions, du noir vers le rouge. A part ça, c’est un bon disque !

VA – 2nd accolade (millions of moments)

Surprising cover of LH’s Can you feel it by B. Brunn. Remote_ signed an emotional deep track too.

Face b, deux titres nous intéressent. D’abord la surprenante et plaisante reprise du Can you feel it de Larry Heard à la sauce Nord Modular piloté par l’un de mes chouchous Benjamin Brunn. Les premiers instants de la première écoute sont assez déstabilisant, car forcément on est habitué à l’immortel et “intouchable” original. Mais le morceau avance et alors on rentre réellement dedans, comme happé dans un univers parallèle charmant, audacieux et simplement animé par un désir hédoniste de jouer et partager un moment sensible et touchant, sans artifices ni bling-bling autour. Superbe. Quant au morceau Politely declined du rare et précieux Remote_, on ne peut être qu’enthousiasmé par cette majesté puissante, deep, et délicate tout en progression. Un vrai moment de bonheur qui se passe de commentaires.

Lerosa – Dual nature (further records)

A tape-album ! Cool journey in an electronic mind w/13 short soft tracks. 7/10

Mais qui peut encore avoir l’indescence de sortir un album au format cassette audio (et uniquement), à l’heure de la suprématie numérique ? A l’image de Tapeworm, la subdivision K7 de Touch, le jeune label nord américain Further records se lance dans la (re)production de tapes old-school, poussant de fait un grand cri “rétrolutionnaire” contre le flooding musical de notre époque. Car checker un album ou ne serait-ce que quelques titres sur ce format demande un autre type d’écoute que celui de la musique sur ordinateur (et oui on ne peut pas zapper le morceau comme on veut, ou si l’on souhaite réécouter le track #7, il faut rembobiner et cela prend du temps…). Avec cet objet, l’écoute perd donc ses automatismes à la Speedy Gonzales et doit réapprendre à être patiente, et se donner de vrais moyens pour comprendre l’univers musical de l’artiste. Dans une société où le flux d’informations est dément et le zapping permanent, prendre le temps de se poser et réfléchir autour d’une oeuvre artistique sur K7 amène un petit souffle d’air à la fois vintage et frais (comme le sont d’ailleurs les morceaux electronic-soft de Lerosa).

Jason Fine – Future Thought rmxed (kontra musik)

B. Klock does the job but Oni Ayhun kills w/his weird freshness. 8/10

Oni Ayhun est un jeune artiste en puissance. Repéré l’an dernier pour ses effluves techno-electronica insaisissables sur son propre label, il passe la vitesse supérieur en signant un surprenant remix pour un autre expérimentateur de génie Jason Fine. On lui promet un bel avenir discographique et semble-t-il scénique car l’homme a l’air de bien gérer à ce niveau-là…

The Sight Below – Blown (ghostly international)

Exclu track from the brilliant & prolific ambiant-techno artist. Don’t miss him.

Encore un très bon track du génial The Sight Below. Après son sublime deux titres + un remix par le legendaire Biosphere (qui n’a d’égal que sa discretion) sur un vinyle stylisé, le label Ghostly sort un joli titre inédit, peut-être moins fort émotionnellement que ses précédents travaux mais indispensable à tout fan qui se respecte. A découvrir sur la compilation Ghoslty essentials rarities one, téléchargeable gratuitement au format mp3 320k ici : edit 2022 – lien mort

Marcel Dettmann – Remixed (ostgut ton)

Wow the newbie Wincent Kunth kills w/2 rmx very strong + 2 cool shots by N. Nodge

Oulala. Le maxi de remixes qui prépare l’arrivée de l’album de Marcel Dettmann fait très mal à plusieurs égards. D’une part parce que les quatre titres sont racés dans la plus pure lignée Berghain, et aussi car il dévoile la venue d’un newcomer sorti de derrière les fagots qui fait très grosse impression : Wincent Kunth, intime de Dettmann. Après avoir écouté la face a avec deux relectures de très bonne facture mais un peu rêche de Norman Nodge, on finit par se dire que ce dernier sait créer d’excellents basics techno, mais sans jamais vraiment réussir à dépasser ce stade et proposer quelque chose de transcendant. Alors que sur le flip, Wincent Kunth frôle les sommets en dévoilant un potentiel énorme, également sur deux remixes. Les reworks sont travaillés de manières différentes et amènent du relief et une densité qui manquent cruellement aux originaux de l’album de Dettmann (qui est malheureusement complètement passé à côté). “Wincent Kunth”, enregistrez bien ce nom dans votre lecteur de flux RSS mental pour ne surtout pas louper ce que nous réserve cette révélation techno de l’hiver 2010.

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4 thoughts on “[En + Fr] Microniks – Feb. 2010

  1. Concernant la recommandation du vinyle : j’adhère totalement.
    J’ajouterais que aller chez les disquaires découvrir de nouvelle perle fait parti du plaisir pour tout fou du musique qui se respecte.
    D’autant plus que ça apporte également un petit côté social assez plaisant.
    C’est quand même plus sympa de se faire un petit tour chez le disquaire du coin, d’aller lui raconter 2 ou 3 conneries et de repartir avec son beau petit sac plutôt que de rester le cul vissé sur son siège devant son ordi.
    Et préférer acheter chez les petits disquaires qui luttent pour rester en vie, c’est tout de même une démarche plus saine que d’acheter sur les gros site qui s’en mettent plein les poches.

    J’ai vu que 12inch avait fermé cet hiver… C’est triste. J’ai du mal a concevoir Paris sans disquaire un de ces jours. J’espère ce que jour n’arrivera jamais.

    Bref, vive les vinyles et vive la musique !

  2. Tout à fait d’accord avec toi Transire, rien ne vaut une petite visite chez le disquaire! Ca vaut tous les euphorisants du monde.
    Concernant Twleve Inch, je déplore aussi leur fermeture. Néanmoins c’était inévitable : shop peu agréable, prix élevés, conseils proches du néant… et parfois une petite pointe de mépris pour le provincial de passage (comme moi par exemple). L’année dernière, ce magasin n’était plus que l’ombre de lui-même. Ajouter à ça le fait que les djs « affiliés » à la boutique sont tous passés aux cds, si ça ce n’est pas se tirer une balle dans le pied, je ne sais pas comment ça s’appelle. Comment s’imaginer qu’on peut vendre des disques si on n’en fait pas la promotion soit même? Ce serait comme un boulanger qui pleure de la mort de l’artisanat mais qui achète du pain de mie chez Auchan. Les mecs de chez Phonica à Londres sont en train de tomber dans le même piège. Le seul shop qui a un discours positif sur Paris et qui se donne les moyens d’exister c’est My Electro Kitchen : la boutique est toujours bien achalandée, les disques dépassent rarement le prix fatidiques de 9€, le vendeur est souriant, à l’écoute et fait son boulot avec plaisir. Il n’y a que comme ça que ça peut marcher !! Par exemple chez Smallville, les deux dernières fois que j’y suis allé, le vendeur n’était pas là (samedi après-midi), une platine était en rade, et je n’ai pas pu payer par carte. La question que je me suis posé en sortant : est-ce que ça vallait bien le coup de traverser tout Paris pour ça ? La réponse était non. Si la boutique physique n’apporte rien de plus que le net, elle est malheureusement condamnée à faire faillite.