A l’occasion de la Nuit Electro au Grand Palais à Paris, organisée par un opérateur de téléphonie mobile, j’ai été interviewé cet été par le journaliste Jean-Yves Leloup, qui me demandait pour le compte de leur site, mon opinion sur la scène électronique actuelle. L’interview publiée sous l’accroche “Pierre-Nicolas Mader, blogueur en colère” (!) est disponible ici (edit 2022 : lien mort) en version tronquée. Je souhaitais tout de même vous faire part sur Boing Poum Tchak! des réponses qui n’ont pas été retranscrites et qui intéresseront peut-être certains d’entre vous.
1 : L’esprit (actuel ou universel) de la scène électronique en trois (ou quelques) mots ?
La scène électronique est aujourd’hui mal exposée. J’ai limite honte de dire que j’écoute de la house ou de la techno à des gens qui ne me connaissent pas, car ils ont tout de suite à l’esprit soit les bouses tecktonik ou makina, soit le duo de choc David Sinclar et Bob Guetta (qui sont au passage devenus “les portes-étendards” du son français ici et à l’étranger, merci). Je ne comprends pas comment on peut laisser des merdes pareilles avec des clips aussi cheap et clichés envahir tout l’espace réservé aux musiques “dance” dans les média. Quand je vois aux Victoires de la Musique la catégorie “dance” justement, j’ai juste envie de me pendre. Il y a 10 ans c’était Garnier qui ouvrait le bal avec son album 30. Aujourd’hui les prix sont décernés pour des daubes misérables à la Martin Solveig… (mais qui vote ??).
Je comprends ces inconnus qui me disent que la musique électronique (“l’électro”) c’est de la merde. Bah oui ces trucs c’est de la merde, faut juste avoir plus de 15 ans et 3 neurones pour s’en rendre compte. Après si des gens aiment ok, je respecte. Mais qu’on foute autant de plans média sur des gars comme Theo Parrish, Bodycode, Omar S, Carl Craig… et on verra s’ils ne deviendront pas aussi “populaires” que les autres. Mais ça n’est pas leur but et heureusement d’ailleurs. La scène électronique n’est pas faite pour la starisation à outrance. Il peut y avoir quelques têtes d’affiches, des grands artistes et djs. Mais ce qu’on vit en ce moment ne fait que nuire à ce courant qui prône bien trop souvent dans les magazines ou ailleurs son arrogance, sa branchitude et des valeurs lucratives d’un gout plus que douteux.
Pas simple pour quelqu’un qui souhaite découvrir cet univers de faire la différence entre cette partie commerciale surexposée, et de l’autre un nombre considérable d’artistes et labels inondant les vasques d’une scène plus underground (et donc moins accessible)… C’est un long débat.
2 : Votre plus grand souvenir de fête, de club, de DJ set ou de live électro ?
Carl Craig à la Cité de la Musique en décembre dernier. Accompagné par Francesco Tristano au piano, Moritz Von Oswald aux FXs, et l’orchestre Les Siècles dans une salle à l’acoustique incroyable. Certaines relectures de ses morceaux étaient sublimes et d’une rare puissance émotionnelle.
3 : L’artiste dancefloor ou le tube électronique du passé qui vous fait encore vibrer aujourd’hui ?
C’est peut-être cliché, mais le Can you feel it de Larry Heard est indépassable et im-mortel ! A égalité avec Acid Eiffel de Choice (aka Garnier / Shazz / St Germain).
4 : L’artiste ou le DJ 2010 ?
Shed. La musique de ce type sera la matrice du son techno du début des années 10. Gardez un oeil sur lui !
Bien d’accord avec la première réponse !
intéressant…
Mdr… la première réponse mérite un édito en page 3 d’un magazine de musique… :-)
Je me suis permis de publier ton ITW sur mon modeste blog de Province.
Si cela pose un problème fais le moi savoir je le retirais
http://allnightlongmusic.blogspot.com/
Bien à toi
No soucis. Bien la citation de Ben Klock! :-)
Hello les technopotes!
Je pense que malheureusement nous sommes tous concernés par la première question au point que je ne dis jamais que j’écoute de la musique électronique. Le spectre d’une musique ultra-marketé et bling bling et de l’image omniprésente de jeunes fashions victims arrogants et grossiers (cf: http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/scotland/7598549.stm ) réapparaît à chaque fois que je dis Electro, Techno ou House Music. Je m’en sors plutôt en citant des artistes que j’apprécie dont je suis à peu près sûr qu’un non-technoïde ne peut connaître. Je m’amuses d’ailleurs à citer parfois des artistes ultra connu chez nous comme Richie Hawtin, Luciano, Jeff Mills ou encore Carl Craig, voir le non-technoïde hausser les épaules et l’enchaîner en lui racontant mes nuits de folie au son de ces artistes!!! Essayez, c’est trippant!!!
Let’s vibe !!