Alala depuis le temps qu’on l’attendait ! La légende Move D en chair et en os enfin de passage chez nous ! Depuis son retour sur la scène électronique en 2006 l’ancien locataire des labels Warp et Source avait voyagé et joué dj ou live dans le monde entier (la liste de ses bookings est assez impressionnante) sans que personne n’ait eu la bonne idée de lui proposer de faire escale en France, à Paris. Je ne vous cache pas que devant ce constat, au tout début des Parties Poum Tchak! (c’est à dire il n’y a vraiment pas longtemps), ma première priorité en toplist était d’inviter le sieur Moufang (David de son prénom) à venir caracoler ses grooves enivrants et chaleureux sur notre sol. Mais c’est désormais chose faite, au Rex Club, entouré de Lowtec, le patron du label berlinois Workshop, Even Tuell, et de leurs hôtes Alex & Lætitia de Katapult.
Qu’est-ce qu’il se passe bordel ? Elle est où la souris ?
Un mec du public
Vous commencez donc à connaitre Move D, et je vous avez parlé du label Workshop il y a un petit mois, à travers leur dernière sortie : l’excellent maxi de l’anglais Even Tuell, présent hier aux côtés du boss Lowtec (qui avait déjà laissé quelques traces de plombs sur des labels comme Playhouse ou Out to Lunch – je crois qu’il était également le patron de ce dernier). Pour plus d’infos, je vous invite à découvrir l’histoire de ce label par le biais d’une interview réalisée il y a quelques mois par Steve de Little White Earbuds.
Mais revenons à notre soirée. Après un petit before sympa au Café Léopard, la montre indique 00H30, l’heure de prendre la direction, tranquillement mais surement, de notre cher temple des musiques électroniques parisien. C’est d’ailleurs la première fois que mon pote outre-atlantique Daniel vient y découvrir la techno. Il était temps !
1h30 c’est Lætitia qui nous accueille avec des sonorités qu’on aime. Tiens c’est marrant ce titre me dit quelque chose… mais oui c’est le Move D sur Uzuri sorti l’an dernier (yeah !) ! Je m’attendais à ce qu’il y ait des horaires précis pour chaque passage des djs, mais en fait non chacun vient caler ses deux trois disques (stricto vinyl ici) sans trop se poser de questions, comme ça vient, dans la bonne humeur ! Se succèdent donc Lætitia (sans Alex, présent mais pas aux manettes) Move D, Lowtec et Even Tuell (qui physiquement se ressemblent étrangement). Précisons que l’un des deux (lequel ? Impossible de savoir qui était qui) arborait un t-shirt avec le logo du maxi de Kassem Mosse, celui avec l’homme early 20 century, à grosse moustache.
Tandis que Daniel balade sa belle gueule dans les aléas de rencontres parfois improbables, je me fixe sur le devant de la scène, choisissant le meilleur angle d’attaque pour filmer le concert de notre expected guest.
L’ambiance monte gentiment, les gens commencent à se presser sur la piste. On va pouvoir allumer les machines. La transition entre le dj-set et le début du live est ultra-fluide, sans temps mort, on se demande même à un moment qui joue quoi. Une petite nappe deep s’élève par delà les contrés, des éléments de batterie grandissent en même temps que des pizzicati d’une mid-bass hypnotique, avant qu’un kick a contre-temps fasse son apparition et soit immédiatement renforcé par un beat plus massif. Des notes de piano s’invitent au bal… Ouai on peut dire que le live est bel et bien lancé, et que l’on va avoir droit a du lourd !
Honnêtement à part son sublime remix (qui ne quitte jamais mon bac) pour IMPS (vers la 15′ minute) je n’ai pas su mettre de nom sur les morceaux joués. Il en a fait tellement !!
Bon je crois que le reste de la prestation se passe de commentaires, vous avez la chance d’avoir pour la première fois le son ET l’image d’un live entier de Move D, chacun se fera donc son avis autour de ses grooves incroyables et inoxydables, tantôt piano-house old-school, réminiscences des premiers Saint-Germain au milieu des années 90, tantôt deep-house abstract et jazzy, ou plus raw et minimal.
La seule chose que l’on peut déplorer c’est… la durée ! What the F*ck ?? 40 petites minutes ? Perso j’en attendais le double ! C’est quoi ce délire ! On remarque tout de même qu’à la fin de la vidéo il n’a pas l’air très content, que probablement un pépin informatique s’est inflitré dans la party sans avoir été inscrit au préalable sur la guestlist. On voit d’ailleurs David faire un geste signifiant “don’t worry, one more” : on s’en remet un ptit les copains, jpeux pas vous laisser à l’abandon comme ça. Mais malheureusement après différents checks de l’ordi (on entend même un mec dire “Qu’est-ce qu’il se passe bordel ? Elle est où la souris ? :-), le live ne redémarrera pas. Move D sort sous quelques hués et des déceptions exprimées selon les ressentis de chacun (“oh non !”).
La musique met quelques petits instants avant de reprendre : oui la cabine était vide et franchement personne ne s’apprêtait à écourter son plaisir à l’écoute du live. La soirée se poursuivra dans la même ambiance “workshopesque” qu’elle avait commencé, house aux grooves et contours bizarres, minimalistes, barrés, sans jamais atteindre de peak-time (est-ce vraiment important ?), avec de très très bonnes choses (malgré un passage que je qualifierai de techno Berlin-Est post-89, un peu trop post-89 justement pour moi – je n’ai jamais trop accroché aux débuts de la techno allemande, mais à ce propos pendant qu’on en parle, je vous conseille de voir le remarquable documentaire We Call It Techno de deux heures sur les prémices du genre en Allemagne, édité par le magazine Slices).
5 heures, je retrouve Daniel que j’avais croisé par-ci, par-là, au fil de nos pérégrinations, pas toujours musicales je veux bien le reconnaitre :-).
Il est temps de rentrer et de faire un petit bilan. Cette soirée était super, malgré la brièveté du live de Move D. En même temps, je ne sais pas, il manquait un petit quelque chose. Peut-être aurait-il été intéressant non pas de faire jouer tout le monde en même temps, “entre copains”, mais de laisser chaque artiste présenter sa vision du truc lors de sets d’une heure / une heure et demi, histoire de proposer une dynamique un peu plus tendue.
En tout cas, David, tu ne peux pas nous laisser comme ça. Il faut que tu reviennes vite terminer ce que tu n’as pas pu finir ! Si un booker intéressé lit ces quelques lignes, il sait ce qu’il lui reste à faire.
Peace.
thanks very much for uploading this!
i actually have a good quality line recording of the set – it would be really awesome, if you or someone could mix this with the camera sound on the video…
cheers,
david (move d)
Ouai j’y étais et je suis plutôt d’accord dans l’ensemble, très bon mais beaucoup trop court.
great live !
thx David
http://14tracks.com/ deep into move d… nice one