On ne va pas se le cacher, ici (in bptchk! office) Matthew Dear est une sorte de héros. Héros techno qui nous a fait chavirer plus d’une fois avec ses compositions (très) originales. Sous Jabberjaw, False (m_nus, perlon…), sous son propre nom avec l’incroyable album Leave luck to heaven traversé par sa techno soul, et enfin Audion son projet dancefloor experimental comme il l’appelle, avec un style que l’on ne peut comparer à celui d’aucun autre artiste, tellement ses productions semblent sorties de nulle part. Cette année, avant sa collaboration avec Ellen Allien, Matthew a laché un fameux mix sur l’excellente lignée des compilations du club londonien Fabric, démontrant aussi son talent de dj. Au programme de ce numéro 27, des atmosphères très minimales : un peu trop râpeuses et arides diront certains. Il n’empêche. La sélection est impeccable, et le film se déroule sans à-coups (à l’exception peut-être de l’excellent Rej d’Ame, on se demande ce qu’il vient faire ici). Les tracks sont longuement mixés entre eux, créant ainsi un univers vraiment homogène, fluide et dansant. Pêle-mêle, on retrouve / découvre le Deep throat de Claude Von Stroke (basé sur un sample guttural), Robert Babicz (énorme), Sweet’n’Candy, le Wortkabular de Robag Wruhme corrigé par Tobi Neumann, Butane, Bodycode (nouvelle signature spectral sound) Ricardo Villalobos, un remix de Luciano… Bref que des titres récents piochés aussi bien chez les piliers que chez les petits nouveaux, avec un inédit issus de la collaboration entre Audion et Ellen Allien (aujourd’hui sorti sur spectral sound). Vraiment on peut dire sans trop se mouiller que ce mix se range parmi les tops de la suite Fabric, aux cotés de Swayzak, Michael Mayer, Akufen, Carl Craig, Ivan Smagghe et Andrew Weatherall.
Pour finir un petit de mot de Matthew qui livre ses impressions sur ce travail :
« Ce mix fut un travail d’amour. Le club Fabric garde toujours une grande place dans mon cœur et j’ai essayé de reproduire les différents couloirs qu’un auditeur peut prendre quand il est là-bas. Parfois tu entendras de la musique au son musclé dans une des salles, et tu traverseras le club en direction d’une autre room pour quelque chose de plus profond, de plus pointu. J’ai voulu que ce mix reflète la diversité d’un Samedi soir à la Fabric ». A écouter (si possible) sur un très gros soundsystem.
Robert Babicz – Battlestar
Argy – A rhino in a glass shop